Un clapotis lui aurait fait perdre tous ses moyens. Flippé détestait l’eau, Flippé haïssait les vagues, tous ces remous inutiles, cette écume qui trouble la vue sans parler du sable que drainent ces vas-et-viens incessants et qui s’insinue partout ! Il ne se ferait jamais à tout ça… Et encore moins aux vagues salées. Quelle idée d’avoir salé la mer !!
Flippé en avait assez de trempouiller toute la journée à en avoir le corps tout moite. Et puis cette odeur… Une odeur de poisson qui lui collait à la peau. Pouah ! Il blâmait les sardines et autres harengs qui, au lieu de passer leurs vies en bancs, feraient mieux d’adopter une hygiène individuelle plus adéquate à un milieu aquatique. Au moins prendre une douche savonnée avant de rentrer dans l’eau. Au moins ça !
Branchie qui s’en convaint, il voulait créer un nouveau pan de l’évolution, devenir le premier dauphin à pattes et gagner cette terre ferme qui lui semblait bien plus hospitalière. Et, après tout, c’était sûrement possible. Il était déjà estampillé mammifère, avait donc déjà fait la moitié du boulot et il avait souvent oui des marins d’eau douce chantant les aventures de « ♫♫ bateaux allant sur l’eau qui auraient eu des jambes ♫♫ ».
Si un bout de bois pouvait marcher, alors lui aussi !
Il avait bien tenté de se tuyauter. Dès qu’il voyait un voilier, il s’approchait pour lui « Oui-Oui-er » des conseils. Mais celui restait de marbre, ou plus sûrement de bois, devant ses interrogations. Et les humains qui croyaient que c’était eux qu’il venait voir. Jamais vu un animal plus interloquant qu’un humain !
Du coup, Flippé serait autodidacte du nouveau pan de l’évolution. Y aller progressivement. D’abord s’asseoir sur un banc de sable puis… Il ripa et retomba à l’eau, but une tasse ! Il eut pu se noyer dans l’affolement mais, comme cela se fait souvent dans un moment critique, un éclair de lucidité, il pensa à sa mère, à ces mots qu’elle lui prononçait si souvent quand il est petiot.
« Bordel, Flippé, tu me saoûles, je vais pas te porter tout le trajet, tu es un dauphin !! Nage !!! »
Il commença à battre des nageoires, à remuer la queue et, miracle, il survécut !
Merci Maman ! Il avait survécu ! Ce n’est pas encore ce soir qu’il serait de la chair à sushis !
Un petit jeu avec ma fille consiste à lui faire remarquer que le « tu me saoûles » peut se reformuler en « tu me gaves » ou bien encore « tu me gonfles ». Concrètement, c’est le choix de la matière entrante qui change, mais le résultat est similaire.
Je me demandais si Flippé allait réussir à se mettre debout, ou bien opterait pour le déplacement à quatre nageoires. Il est hors norme, ce dauphin là, émargé maritime comme on n’en fait plus. Du grand patte, à n’en point douter !
Un crapaud disait un jour à une grenouille « Quand tu me gaves, je m’embourbe !! » Ce qu’on appelle la vase communicante… Quant à Flippé, quel sera son avenir ? Mystère (pour moi aussi…)
Je ne trouve pas de traduction convaincante à ta dernière phrase « To be flotting-nued ».
veux-tu bien m’éclairer, s’il te plait.
Un « To be continued » maritime
Un jour, c’est sûr, il aura des pattes (dans l’ancrier ?) !
la suite !! tiens- nous au courant (marin)
Et ce jour-là, cher Carnets !! Ce jour-là sera grandiose !!
Font aussi des sushis avec les dauphins ces saletés d’humains … c’est flippant !!!
Même qu’ils proposent du riz en accompagnement et du… Nougat ??… en dessert…
Il a un côté « Petite sirène », ton dauphin…
Il n’est pas impossible qu’il chante dans un épisode !!
Branchie qui s’en convaint 🙂
Flippé le dauphin me fait aimer les insomnies 🙂
Flippé guérit aussi par apposition des mains (qu’il n’a pas), il éloigne les démons de placards et il peut désamianter tous les toits.
Comme quoi il faut (presque) toujours écouter sa mère !
Elle ne manque pas de me le rappeler !