Le roman de Sorcière *

La forêt pansant ses plaies, notre troupe décida de camper à même l’immmmmmmmmmmmmmense clairière fraîchement créée.

Ils allumèrent un feu.

Ils le pouvaient sans craindre qu’une étincelle ne ravage alentour car c’était déjà fait.

Ils mangèrent un peu, se racontant leurs vies respectives.

De trois d’entre eux (Pom’, Arbre et caillou), nous savons déjà des choses, de Braise-file-avec-le-vent et du chat, cela viendra plus tard car là est l’instant du « roman de Sorcière » (d’où le titre du chapitre)

Née au bord d’un marais gluant, d’un père chevalier et d’une mère-déjà-sorcière, Sorcière (ce n’est pas pratique recensement-parlant mais toutes les sorcières s’appellent Sorcière) grandit entourée de Dragon, son dragon domestique (ce n’est pas plus aisé mais tous les dragons s’appell… On s’est compris) et de Grenouille, sa grenouille de salon (parce oui, toutes les grenouilles…).

Sorcière eut pour son 3ème anniversaire le chaudron qu’il est de coutume chez les sorcières d’offrir après 6 semestres.

Chaudron s’appelait Bernard. Oui, étrangement, tous les chaudrons ne…

Sorcière et ses trois acolytes grandirent et, majorité digérée, des études rondement menées, un brevet sorciétal dans la poche, ils furent affectés à la clairière où Pom’, Arbre et caillou l’avaient, elle, rencontrée.

Aaaaah, que de souvenirs n’avait-elle point laissé dans sa chaumière : ces fabuleux gratins d’enfants dont elle garde précieusement secrète la recette de famille, combien de fermiers armés de fourches n’avait-elle pas précipité dans le fameux ravin appelé « le ravin des fermiers armés de fourches » !!…

Une seule fois, une seule, elle s’était trompé. L’erreur de formule bête, un grimoire voilé, la tuile !! Des proportions d’ingrédients mal interprétées, une lune mi-ronde, mi-pleine, mi-nouvelle, des conjonctions de planètes inadaptées, elle avait transformé Bernard, Dragon et grenouille en un seul être improbable : un chat noir.

Chat, c’est bien de lui qu’il s’agit-car, chez les chats, et quoi qu’en pensent ces humains qui essaient de nous affubler de noms roudoudou-ridicules, on s’appelle tous « Chat »- et, du coup, vous comprenez un peu les raisons de sa colère car l’animal est équipé de 3 personnalités, une de feu, la deuxième d’eau, la dernière de cuivre.

Les 3 se parlent, s’interpellent, vitupèrent même. Chat ne s’entend même plus ronronner tant ça chao(s)te en lui.

Face à cette erreur, à la perte des 3 êtres qui l’avaient accompagnée depuis toujours, Sorcière se serait maudit mais, étant sorcière, c’est déjà un peu l’cas, elle se serait flagellé, mais elle préféra flageller des lapins nains car ça semble faire mal, elle se serait même condamné à trouver un poste dans une administration au fonds de la Creuse mais, là, quand même, non, c’eut été dur.

Elle décida donc d’accepter ce sort, continua sa vie tranquille, entre nains belliqueux (sept au dernier recensement), fermiers à fourche n’ayant décidément pas compris, gamins se baladant dans les bois n’ayant vraiment-vraiment rien compris… Et avec ce chat.

* oui, ça aurait dû s’appeler le roman de Sorcière et Chat, je m’en rends compte à l’instant.

Grenouille sur le manège, à la fête foraine, 8 Juillet 2013 – RIP

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2 réflexions sur “Le roman de Sorcière *

  1. C’est du grand chaudron, ça, 1patte !
    Gageons que cette potion de chaos soit aussi chanoirdisée que les enfants du bon dieu qu’on prend pour des petits lapins sauvages.
    La grenouille des marais sur son petit manège est aussi belle que le printemps l’annonce.
    C’est un conte de clairière qui fait feux de tout bois, mais que votre encre est belle, le long de la baie de l’aiguillon clair dont la pointe est fine. 😀

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