Le caillou 10

En planche, se laissait porter par les vagues qui migraient au Sud.

Va pour le Sud, d’autant plus que caillou ne connaissait rien des points cardinaux et de la rose des vents.

Écume, sagesse incarnée et grande voyageuse ayant sur tous les ports et plages accosté lui conta l’histoire.

« Merveilleuse rose,

Éclose aux aurores de cette journée brûlante

Par la grâce d’une rosée éphémère,

Déploie corolle comme on se donne vie,

Entièrement.

Soleil renaissant,

Connaisseur des beautés du Monde,

Jamais d’elles lassé,

Observe, attendri.

À chacun de ses levers,

Le spectacle qui se joue

Fait glisser le bonheur sur ses joues

Par ces larmes qu’on lui penserait inconnues.

À chacun de ses « bébés »,

Offre le meilleur pour qu’ils s’épanouissent,

Prospèrent et s’éteignent

Dans la pureté

Qu’il voit ici s’incarner.

Vent, son complice,

D’habitude prompt à tout rompre,

Secouer et remuer,

A le souffle coupé

Car l’objet de leurs regards

Est, ce jour, spécial.

L’ensemble de leurs bienfaits

A toujours nourri cette terre

En profusion d’inattendu

Et ce jour en est réalisation parfaite.

Éole glisse jusqu’à elle,

Comme en apnée,

Frôle, caresse,

Susurre ses élans

Comme Soleil l’effleure de rayons.

Rose, inondée de lumière,

Portée par le souffle,

Sent ses racines en demande,

Les écoute, lâche tout,

Prend la main du tourbillon léger

Et monte, monte

Vers l’astre.

Ciel est conquis.

Là-haut, rose n’est plus fleur,

Elle est l’une d’eux pour l’éternité. »

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