En planche, se laissait porter par les vagues qui migraient au Sud.
Va pour le Sud, d’autant plus que caillou ne connaissait rien des points cardinaux et de la rose des vents.
Écume, sagesse incarnée et grande voyageuse ayant sur tous les ports et plages accosté lui conta l’histoire.
« Merveilleuse rose,
Éclose aux aurores de cette journée brûlante
Par la grâce d’une rosée éphémère,
Déploie corolle comme on se donne vie,
Entièrement.
Soleil renaissant,
Connaisseur des beautés du Monde,
Jamais d’elles lassé,
Observe, attendri.
À chacun de ses levers,
Le spectacle qui se joue
Fait glisser le bonheur sur ses joues
Par ces larmes qu’on lui penserait inconnues.
À chacun de ses « bébés »,
Offre le meilleur pour qu’ils s’épanouissent,
Prospèrent et s’éteignent
Dans la pureté
Qu’il voit ici s’incarner.
Vent, son complice,
D’habitude prompt à tout rompre,
Secouer et remuer,
A le souffle coupé
Car l’objet de leurs regards
Est, ce jour, spécial.
L’ensemble de leurs bienfaits
A toujours nourri cette terre
En profusion d’inattendu
Et ce jour en est réalisation parfaite.
Éole glisse jusqu’à elle,
Comme en apnée,
Frôle, caresse,
Susurre ses élans
Comme Soleil l’effleure de rayons.
Rose, inondée de lumière,
Portée par le souffle,
Sent ses racines en demande,
Les écoute, lâche tout,
Prend la main du tourbillon léger
Et monte, monte
Vers l’astre.
Ciel est conquis.
Là-haut, rose n’est plus fleur,
Elle est l’une d’eux pour l’éternité. »
