Lettre à moi

Le 21 Janvier 2016

 Cher Mr J…,

Je n’ai pas été sans noter l’extrême sérieux avec lequel vous « traversez » consciencieusement la vie.

Je dis « la » mais j’aurais pu remplacer par « votre » tant vous mettez du cœur – ou est-ce du mental ?- à vous l’approprier.

Cela part clairement d’un abus de bonne volonté et, en cela, votre démarche n’est nullement critiquable.

Je ne parle pas non plus des conséquences engendrées par cette attitude et dont certaines formes humanoïdes ou autres végétaux pourraient prétendre subir les désagréments.

Au même titre qu’il leur revient de n’en point faire cas, que leur ressenti n’est pas de votre fait, je tiens ici solennellement à vous mettre en garde contre la suite des évènements.

Et c’est bien de légèreté dont je souhaite vous entretenir.

Légèreté des émotions, légèreté des actions comme légèreté des réactions. A ces conditions seules, vous pourrez voyager dans la sérénité et le calme que vous appelez sans cesse de vos vœux.

En effet, je vous écoute au soir quand, une journée de plus achevée, vous vous remémorez les étapes des vingt-quatre heures révolues, que vous attribuez et comptez bons et mauvais points, et je constate à chaque fois en finale le même désir en vous.

Il est là, caché à vos yeux comme à vos oreilles. Je viens donc ce soir vous interpeller car je vous sens mûr à accueillir la révélation.

Vous aspirez à la paix.

La vie -votre vie-, merveilleuse invention au demeurant, n’a que l’importance qu’on lui donne ; je ne minimise pas, je m’explique : le trajet sera, quoi qu’il advienne, durera le temps imparti, se déroulera…

Alors… Il se déroulera justement différemment selon un principal barème, celui de votre humeur.

Vindicatif, vous vous heurterez ; malléable, vous éviterez ; accompagnant, vous progresserez !

Je conçois la brutalité de cette mise à jour, d’autant plus à l’orée d’une nuit mais je pense justement qu’un sommeil passé sur cette révélation s’impose.

Le propos est loin d’être futile, il est même des plus urgents, il s’avère primordial à intégrer comme vous abordez une étape importante de votre séjour ici bas.

Je m’autorise un léger spoiler en vous indiquant que vous êtes à la croisée des chemins.

Pas de pression inutile cependant ! Quand bien même vous manqueriez cette bifurcation, de nouvelles se présenteraient tantôt.

Cependant, avec mon recul, je dois vous informer que vous détenez désormais la boîte à outils nécessaire pour entreprendre ce changement radical.

Huit heures ne seront pas de trop pour entamer une réflexion et je reste, bien sûr, totalement à votre disposition à tout instant par une simple invocation pour vous apporter détails supplémentaires et inspirations adéquates.

 

Cordialement

Mon âme

8 réflexions sur “Lettre à moi

  1. C’est vrai que les paroles s’envolent, alors que les écrits demeurent. J’ai plutôt l’habitude de me causer dans ma Ford intérieure et d’oublier le fond de ma pensée dans le vide-poche.
    La prochaine fois, je la coucherai sur écran 😀

  2. J’espère que tu t’as glissé un timbre dans l’enveloppe pour te répondre plus facilement !
    (accessoirement, la tête du facteur devant une lettre adressée
    « Mon Âme, chez Moi, etc etc)

  3. Puisque nous sommes dans les réouvertures d’enquêtes, j’ouvre un dossier pour celle-là. Si je comprends bien, c’est ton âme qui écrit une lettre à ta personne,
    Si ton âme est raciste envers les chats, c’est épais. Sinon, c’est mince.
    Donc ça concerne le premier chapitre guère épais, non ?
    J’ai trouvé ?
    Ah non, ce n’était pas une devinette ?
    Bon alors, tu l’as reçue ou pas encore, cette lettre ? Le facteur a trouvé le destinataire ?
    Franchement, t’sais quoi ? On devrait s’écrire plus souvent à soi-même moi j’dis. 😀
    Quelle délicieuse idée d’écriture.

  4. Difficile de dire si vous grondez ou ronronnez dans cette lettre, mais moi, j’aime bien le son que ça fait. Je vais la relire avant de m’endormir pour 8 heures.

  5. Quant à savoir si cette lettre était recommandée ? C’est le facteur qui le demande ! Parce que je ne pense pas qu’on puisse la taxer de plaisanterie ! Elle a dû en voir de toutes les couleurs cette âme pour savoir ainsi qu’à la croisée des chemins tous les chats sont gris d’humeur, même légère ! Que veux-tu même l’âme rame à Mina Grobis ! Et c’est encore loin l’Ame hérique !

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