Une énième légende du Nord-Nord

 

Une nuit de légende. Nul nuage pour leur faire ombre, les étoiles essaimaient le ciel du Laarr¨d’Flygtuck (le Nord-Nord en langue du Sud) de leurs talents.

La petite Ijdätra et le jeune Pkatroÿ chassaient de leurs yeux perçants les constellations sous le regard apaisé de leur père, Oïyok.

« Père, crois-tu qu’un jour, nous pourrons aller visiter la Grande Orque ? » demanda Pkatroÿ…

Alors oui… C’est vrai, vos esprits de Sud-sudistes s’étonnent ! Qu’est-ce donc que cette « Grande Orque » ?… Je me dois de vous compter une nouvelle légende de ce pays dont je me suis pris d’affection.

C’était un printemps des plus chauds au Laarr¨d’Flygtuck, on avait atteint un -38° Celsius, pic de chaleur que seuls les ancêtres des ancêtres d’autres ancêtres d’Oïyok peuvent prétendre avoir vécu.

Forcément, le seuil d’alerte était lancé, la couche de glace sous le village du chef O¨rrtack n’était plus que de 25 mètres.

On invoqua tous les dieux existants, ceux supposés exister, ceux qui existeraient un jour car on n’était pas sectaires, pour que la malédiction ne vienne s’affaisser sur le village en l’engloutissant dans les eaux froides et noires du sous-Laarr¨d’Flygtuck (La Mer-mer du dessous en langage sudiste).

Les dauphins carnivores, sentant l’heure venue de se régaler de chair plus tendre qu’un pingouin de 3 jours, aiguisaient leurs dents sur les rebords de banquise.

Sont-ce les dieux d’alors, les dieux d’ailleurs ou ceux de plus tard qui oublièrent de répondre ? Fut-ce la méthode d’invocation qui s’avéra maladroite ou mal destinée ? Toujours est-il que la glace continua son bonhomme de chemin de fonte. Les premières maisons tombèrent à l’eau et, comme elles étaient de paille, la première vague les souffla comme fétu de ce qu’elles étaient.

Le deuxième quartier du bourg, des maisons en bois, fut avalé bien peu de temps après et flottaient, flottaient au loin des toits avant de couler définitivement.

Vint enfin le dernier quartier, le plus cossu où de briques on avait bâti pour plus de solidité. La glace rompit quand le poids des habitations le lui imposa mais elle rompit tout autour, ce qui fait que le quartier dériva, ses habitants au milieu et affolés comme rôdaient les prédateurs tout autour.

Vint alors le miracle tant espéré, fort espéré, vraiment attendu; la moralité de l’histoire niant de s’offusquer que le dit-miracle n’ait daigné se montrer que pour les plus fournis, elle remarqua surtout qu’il vint sous les traits d’une orque, une grande orque… Cela ne se  dit pas mais elle faisait bien ses 2 quintaux… Mais cela ne se dit pas… Et elle faisait son âge… Mais ce serait impoli de dire que 32 ans, ça commence à faire pour un orque…

L’orque vint au bord du récif glacé, le saisit vigoureusement de l’aileron et le ramena, vaille que vaille, à la nage jusqu’au rivage terrestre fondu laissant apparaître roche où elle le posa, délicatement ou pas, la légende ne le précise pas.

Les dauphins carnivores, bien contrits de ce repas perdu, se vengèrent sur l’orque qui, fatiguée d’avoir tant poussé, ne résista pas à leur attaque en triangle que n’aurait pas renié Napoléon s’il avait joué au basket. Mais bref…

Il se murmure qu’au soir, quand les cris de douleur de l’orque se turent, en poudre de diamant, ses os s’envolèrent pour aller se déposer là où, désormais brille la constellation de la Grande Orque ! La fameuse !!… Cela dit, de mémoire, on avait pas mal bu ce soir-là pour fêter les vies sauves… Du coup, peut être que c’est un phénomène de photosynthèse à l’envers qui a fait que…
Bref, la légende aurait pu trouver une explication scientifique à ce qui s’est passé mais elle perdrait de son aspect légendaire, non ?

Elle ne le fit pas car point elle ne le désirait et, ainsi, quand, par une nuit de légende, l’immensité s’offre au regard d’enfants rêveurs comme nous tous, comment ne pas voir se dessiner, haut dans l’espace, cette courageuse orque, astre devenue par sa dévotion et son empathie…

 

 

 

5 réflexions sur “Une énième légende du Nord-Nord

  1. Or que, fit Napoléon ? Il en pâtit.
    Car de baskets n’était point chaussé pour y jouer.
    Le triangle du bermuda contrit le battit à plate bande.
    Des veaux sillons, le saviez-vous, errent dans la légende sans trouver une seule dent de dauphin contre lui.
    Mais la légende évoque-t-elle l’ampoule impériale aux pieds de la constellation ?
    C’est une bien jolie histoire photo-rétro-synthétique que tu nous contes là, Patte.
    Je suis toujours aussi fan de tes rons-rons lumineux et aux angles arrondis à 360°.

    • Bravo Jo, je n’aurais su dire mieux ma des veaux sillons tant pour Napo que pour la Patte qui d’un coup de vent balayé (hop) nous entraine rayon 54 Sud-Sud du paragraphe Güprkar des légendes astro-autrales (couvertes). Les récits contés en langues font revivre ces mondes perdus quelque part outre outre sans lesquels nous-mêmes gens du Nord-Nord perdrions la boussole Vroumpe (rayon 33, 25 euros). Bravo au coussinet et à ses pérégrinations constellaires consternantes de réalité lunaire. Je dit, on sort grandi de l’aventure.

    • Dès que l’orque du petit matin ne dépasse pas les trente trois rayons de la boussole, il est à parier que les dauphins pérégrineurs ne reconnaîtront pas la consternation comme une valeur Napoléonienne sûre.
      Il est dit dans la légende luni-Vroumpienne que l’agrandissement de la lorgnette est à l’origine de la cinquante quatrième aurore boréale dans le paragraphe Glüpsrare chapitre trois en alignement total avec d’outres mondes outre ceux décrits dans cet ouvrage.
      Merci très chère Anne de vos précisions claires mais néanmoins absolument éclatantes de clarté.
      J’avoue être fan de votre culture étendue comme une pâte à tartiner dont le nom lunaire m’échappe mais qui permit à nombre d’enfants de croître sous le regard attentif de leurs mères dont les goûters dépassent des sacs à dos au sortir de l’école.
      Avec l’assurance qu’ils prennent quelques centimètres par ans de la maternelle au lycée inclus.
      Et toute ma plus immense amitié en votre faveur.
      Ravie de vous revoir chez notre cher Patte, dont les coussinets célèbres ne cessent de nous faire rêver avec ses histoires constellées de délicatesse.
      Mes hommages à la Belgique, chère Dame De Louvain.
      Et au plaisir de vous relire encore pour des siècles et des…
      Euh ! Pardon, je me suis trompée de ligne.
      ,-) 😀

  2. Patte, vous seriez bien aimable de bien vouloir transformer la virgule du premier émoticône en la ponctuation suivante : « : » sans les guillemets bien sûr.
    D’avance mercï.

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