Cavalaient cavaliers,
Fougueux randonneurs,
Le chemin dévalant
Jusqu’à de l’arbre les racines.
Roulaient tous deux,
L’un derrière l’une,
Fondant folle vitesse.
Le vent fouettait les visages
Qu’ils n’avaient pas,
La fraîcheur glaçait les peaux
Qu’ils avaient différentes,
Il faisait froid, froid…
Pi doux…
Obstacle se présente face eux,
Sous forme d’une butte empierrée,
Pont par-dessus la rivière
les ralentit, les freine, les presque-stoppe…
Pom’ avait oublié le pont qu’un jour,
Elle avait traversé,
Quittant verger avec congénères
Tassées dans la comporte.
Trop occupée à garder sa place,
Le coude de l’une dans les flancs,
Le pédoncule de l’autre dans le f…
Avait ressenti le soubresaut
Sans y associer du pont la traversée.
Celui-ci, enjambeur de ruisseau,
Eden à toute botte trempée,
N’ayant vu de sa longue vie
Une pomme venir sens inverse,
De la ferme aux champs.
Ne trouve pas l’exception cocasse,
Se dresse sur le chemin.
« Une déserteur ! » crie-t-il,
Lui qui n’a pas de voix.
Courroux n’est réverbéré
Que par faibles clapotis sur son pilier.
À ce silence dénonciateur,
Nulle réaction alentour,
Nature pleutre, animaux sourds,
Se moquent qu’on dissidente la règle.
L’élan aidant,
Pom’ + caillou passent pont sans tourments,
Reprennent vitesse dans sa courte pente opposée
Arrivent aux racines visées.

Photo de pont non contractuelle/ l’écrivaillon réfute toute ressemblance avec le pont ici raconté