
Sortir,
Courir,
Flirter avec le bas-côté,
L’herbe affleurant les chevilles,
S’arrêter,
Se retourner pour voir le chemin parcouru,
Marcher reculons,
Le vent dans la nuque,
Tourner encore, encore,
Jusqu’à perdre tête, pieds et corps.
Et l’esprit n’ayant pu suivre
Cette folle embardée,
En profiter,
Quitter la route
Pour un chemin de terre,
Traîner des pieds
Pour s’enrubanner d’un filet de poussière,
Guetter les rayons entre les feuilles,
Courser les nuages,
Stopper net
Devant la plus belle
Des fleurs des champs,
Sur son talus poussant,
Rester à ses côtés,
Bavarder,
De tout,
Du temps qui passe,
Et de la pluie qui vient…
Mince !! La pluie qui vient…
Les nuages ont fonci,
L’air s’est affolé
Et rafraîchi,
Mon t-shirt s’agite dans la brise annonciatrice,
Et le sentier à rebours
Semble plus long,
La poussière tient le sol,
Figée à terre par l’humidité grandissante,
Et ta robe attire les premières gouttes,
Colle ton corps.
M’en plaindrai-je ?
« Cours devant ! »…
Je te suivrai
Sinon au bout du monde,
Au bout du sentier,
Jusqu’à la route,
Jusqu’à la maison,
Et s’embrasser sur le pas de porte.
Pas de saison pour les baisers !