
On en serait resté là, pensez-vous ! Que nenni !! Les Laarr¨d’Flygtuckien étaient en colère !
On leur avait promis, dit, répété, gravé en tête qu’une fois le feu domestiqué et installé en chaque igloo, la paix viendrait, la paix aimerait ce qu’elle verrait, la paix déciderait de rester à tout jamais voire au-delà.
Dès lors, on pourrait aller, vaquer sur la banquise, faisant fi du froid terrible, protégé par cet ajout providentiel et chaleureux.
Les t-shirts avec slogan « Merci le feu ! » s’étaient vendus comme neige ne fond pas au soleil au Laarr¨d’Flygtuck.
Oïyok, exceptionnel Oïyok avait failli. Malgré toutes ses forces, Feu s’était tu et, avec lui, l’espoir d’atteindre cette liberté rêvée avait chu.
On devrait rester calfeutrés, à l’intérieur, ne pas bouger de sous les couettes, et espérer l’arrivée d’un hiver clément.
En vainqueur, l’été jusque là particulièrement dur, avait haussé ton et baissé thermostat.
Sévissait en chaque corps, pétrifiait tout moral, rejaillissait sur chaque cerveau. Bref, on se caillait grave malgré ce courage et cet abnégation légendaires Laarr¨d’Flygtuckiens.
Ainsi, quand les dirigeants n’assumèrent rien et rejetèrent faute sur Oïyok, devenu-méchant Oïyok, tous ne trouvèrent rien à redire sinon à soulever faux, courroux et mécontentement.
Oïyok fut banni. Ainsi va le destin de celui qui faute dans une société bien éduquée.
Oïyok et ses enfants firent bagage, prirent pingouins domestiques, démontèrent igloo bloc par bloc pour aller le poser ailleurs, loin, là-bas au Nord-nord du Laarr¨d’Flygtuck, en des terres encore moins hospitalières, où même les ours blancs et les canards n’osent ni mettre patte ni tremper croupion dans l’eau.
Oïyok, pas rancunier Oïyok, n’en voulut point à tous ces c….ds ingrats enc… de morses car Oïyok, quand même un peu aigri Oïyok était comme ça. Et qu’il avait aut’ chose à penser, qu’il fallait remonter l’igloo sous peine de mort létale pour le jeune Pkatroÿ, fils d’Oïyok, sa soeur, Ijdätra, fille d’Oïyok et Oïyok père des deux.
D’ailleurs, dans le blizzard soudainement levé, sa paire il ne sentait plus.
Bon, ils s’étaient juste décalés de côté. Ouf !!
Ils montaient l’igloo quand, d’un coup, un orage ayant suivi le blizzard gronda, tonna, re-gronda et lâcha un éclair sur l’un des pingouins de compagnie.
La bestiole fut foudroyée, enflammée, bref, elle brûlait.
Merci, Dieu providentiellement tout puissant qui venait de ramener le feu et offrait à Oïyok, vengeresque Oîyok l’excellent retournement de situation qu’on attendait depuis la première ligne de ce récit.
Le pingouin ayant pour propriété de se consumer plus que de brûler, il dura, réchauffa nos amis toute la nuit et fit un bon paquet de braises bien pratique à emporter.
Fallait redémonter l’igloo…
Une réflexion sur “Couve-feu 2”