Perdre pied.
Un mot, une phrase suffisent parfois; parti au galop, le mental chevauche fièrement…
Tout disparaît en un instant.
Même en retenant ma respiration,
Même en me débattant…
Le résultat est implacable.
J’en finis souffle coupé, irrigué de sa violence.
Je sais la lutte factice; il crée le désordre qui le nourrit.
Je reconnais son évidente défaite, il divague, revisite les scénarios.
Rien qui ne stoppe le temps
Et ne me laisse affronter l’instant suivant.
Je le sais, je n’arrêterai rien,
Ni la course
Ni les fuites
Ni les arrivées.
Pourraient-elles ne pas m’effrayer,
C’est leur futur qui m’obsède,
L’incertitude qui plane,
Vautour à l’appétit féroce.
Plus je lutte, plus il tournoie.
Mon cerveau frappe les murs, se heurte indéfiniment;
Plus il cherche, plus le mental ment,
Car la recherche est vaine,
La réponse inexistante
autant qu’inutile.
Si j’oubliais enfin,
Ne plus vouloir comprendre. Enfin.
Dans cet abandon que j’imagine plus que je ne connais,
Je voudrais dire « Stop ! » à mes attentes,
Mes tentations, mes illusions,
… Si j’y parvenais.
Le mental serait-il bâillonné ? J’en doute, j’ai tant essayé cette voie…
Et si j’acceptais d’en être incapable ?
Et plonger dans mes méandres,
Pour m’y noyer jusqu’à l’âme,
Je n’en sortirais peut être pas mais j’en souffrirais moins.
C’est l’évidence d’un instant,
Cet instant.
Elle ne vaut pas plus,
Une poussière de sablier
Qui mérite peut être que je l’écoute,
Se moque ouvertement que je l’écoute, poursuit sa route.
Reviendra probablement
Toquer à ma conscience,
m’inviter à la suivre,
Ou à l’ignorer, selon mes forces,
La glorifier ou la honnir,
La vivre ou la fuir.
Qu’importe !
Le tourbillon des pensées m’a cette fois-ci statufié. Je n’ai pu suivre…
Au prochain passage, qu’en ferai-je ?
Je rêve de briser une mécanique que j’huile si merveilleusement,
Rompre ma création.
Découvrir cet envers que j’idéalise trop. Qu’il me surprenne.
S’il existe… S’il n’est pas le leurre ultime, l’expérience dont je rêve, glissée dans les plus beaux habits d’une savante supercherie.
Je crois en une chose, pour l’avoir expérimentée : Il existe une porte, elle n’est ni exit ni exil, elle est un subtil passage vers la brèche, seulement différent d’une intonation.
J’ai cherché à l’agripper partout ailleurs, lui si simple à trouver quand perdre n’est rien plus que libérer…
Mon ostéo étant en vacances, je me suis dit qu’un petit exorcisme personnel pourrait me remettre la tête à l’endroit 😉
Mission accomplie !!!
Le sable y est fin, très très fin !
Heureuse de vous savoir la tête à l’endroit 🙂 Voici que la mienne a fini à l’envers après l’enchaînement des mots de cette roue. J’y reviendrais pour une énième lecture afin d’inverser la tendance… Merci pour toutes ces sensations 😉