Une sale et moche affaire du style louche épisode II : une enquête de Flanagan-Jonhson soumise aux aléas extérieurs

L’enquête n’avait pas capoté… C’est juste que…

Flanagan-Johnson retiendrait la leçon : à l’avenir, il réserverait les vols à l’avance pour éviter les 35 escales assorties de grèves ou débrayages plus ou moins longs et d’une prise d’otage en aéroport de Quimper dont il se serait volontiers passé !

Heureusement, 37 jours -estimés à l’œil jetlagué- plus tard, Ingrid et lui étaient rendus à bon port en Île de la Réunion.

248 heures -mesurées à l’œil vitreux- de sommeil plus tard, il ouvrit dans l’ordre paupières et volets.

L’ondoyante canopée des palmiers dansait le yukulélé au rythme des vents matinaux, mimant à l’identique le ballet débridé des rouleaux venant se briser sur les récifs coralliens, ceux-là plagiant avec talent les embardées sauvages et millimétrées des albatros, capucins ou autres pétrels de bourbon colorant le ciel de leurs arabesques incessantes.

Flanagan écopa un mal de mer brutal, se reprit car il savait mieux que quiconque se reprendre, referma les volets, fit de même de ses paupières, s’assoupit 35 heures supplémentaires jusqu’à sortir sur le perron de la villa à l’instant précis où vous lisez ces lignes.

Coïncidence ? Flanagan vous aurait prouvé par A + B + C + E – D (le couard !) que non mais là, il n’avait pas le temps !

L’inspecteur-divisionnaire-chef John De-Saint-Jean buvait un bourbon-coffee, assis sur la terrasse en bambou tressé.

« Joignez-vous à moi, Flanagan ! » clama-t-il entre deux gorgées du breuvage chaud.

Flanagan ne se fit point prier car il n’était pas Dieu… Enfin… Pas tout à fait… Et qu’aucun breuvage ne l’avait jamais arrêté, fut-il bouillant.

Ingrid était en pleine séance de yoga dans le jardin, dans l’extrêmement souple position du « W » qu’elle était une des seules au Monde à pouvoir tenir souplement très souplement à la perfection. A quelques mètres paissait le crocodile domestique de D-S-J.

« Flanagan ,voilà le dossier que vous nous avez demandé ! Il est éloquent ! » indiqua De-Saint-Jean entre deux lampées.

Une série d’incendies pyromanes venait corroborer la venue de Flanagan. Il compulsa le dossier, compulsa encore.

Incroyable omerta locale !

N’était nulle part fait mention de cette grosse montagne, au centre de l’île d’où d’incessantes fumerolles s’échappaient sans qu’aucun pompier, soldat du feu ou homme en rouge digne de ces noms n’y prête attention. A ne vouloir s’en mêler, les autorités risquaient que cela ne se termine en piteuse fournaise. Flanagan ne comprenait décidément pas ce Monde incompréhensible.

Les procés-verbaux des incendies répertoriés signalaient toutes la présence d’un bécasseau de 17,5 mètres sur 6,5 -mesuré à l’œil à peu près- aux abords des lieux du drame. Maigre piste.

Soudain, un bruit effroyable ! Un palmier jouxtant le jardin s’effondra ! Une ombre s’enfuit aussitôt. Une ombre que Flanagan, qui avait obtenu un « DUT Ombres et évaluation » en 1999, estima -à l’oeil légèrement rouillé- à 18,5 mètres sur 5,5 !

Flanagan et D-S-J rejoignirent Ingrid et le crocodile domestique, tous deux fort affolés :

« Qu’avez-vous vu, mon P’tit ? » Flanagan appelait souvent Ingrid « Mon P’tit » sans que… Suis-je bête ? Vous savez déjà tout ça !

 » Un bécasseau !!! Un gros bécasseau ! Je faisais la posture du « G » quand, la tête à l’envers et levant les yeux au ciel, je l’ai vu glisser subrepticement ses 18,2 mètres sur 5,8 –mesures prises à l’œil souple– dans l’arbre, lequel a ployé, ployé jusqu’à rompre. L’animal s’est enfui dans la foulée ! »

Foulée qu’il avait solide à juger la tranchée de 18 mètres sur 6 -mesures établies à l’œil-avec-compas- qu’il avait tracé à travers jungle.

« Suivons cette piste ! » proposa Flanagan qui toujours savait prendre l’initiative juste.

« Vous ne voulez pas d’abord finir votre lait de crocodile ? Il est encore tiède ! » 

Flanagan déclina l’offre de D-S-J. Il fallait battre la piste avant qu’elle ne soit moins chaude !

Ingrid et lui partirent en chasse.

 

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10 réflexions sur “Une sale et moche affaire du style louche épisode II : une enquête de Flanagan-Jonhson soumise aux aléas extérieurs

  1. Ah bé quand même ! Même Sibelius s’inquiétait des vacances de Flanagan. Sa dernière enquête a eu lieu en Alsace : c’est dire s’il déprimait grave. Ouf, il est revenu. La chasse reprend, Ingrid est toujours aussi souple. J’espère qu’on vous reverra, chère patte, commenter à gauche et à droite sur la planète des blogs. Flanagan qui reprend du poil à Dodo, la journée commence bien. Hourra ! Sus aux bécasseaux !

  2. Ah ça surprend ! Les dimensions rapportées sont tellement exactes que l’animal devrait être rapidement débusqué. Je ne doute pas un seul instant que les compétences réunies de ces quatre là, un club peu ordinaire, vienne rapidement à bout de ce cinquième individu suspect. Un fameux club des cinq à venir en perspective.

  3. l’automne arrive, les vendanges itou et la saison de la chasse idem…
    pauv’Dodo injustement pourchassé 😦
    mais quelle fougue dans le récit (ça donne presque envie d’être le gibier, pour participer un peu à ce truc ébouriffant !

  4. « Un récit enlevé » dit la critique sans qu’on en sache davantage sur le montant de la rançon !!
    Merci Carnets le-présumé-innocent-tant-que-18-mètres-X-6-nous-sépare-de-l’élucidation-de-l’affaire !!!

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