La clochette de porte tinta et ma nuque fut enlacée par un courant d’air, comme invitée à pivoter.
« Quelqu’un vient » murmura ma conscience.
Juste avant de me retourner, à cet instant précis, j’ai souhaité « ne pas te connaître », ne t’imaginer ni blonde ni brune, ne pas te napper de mes fantasmes, mes attentes ou mes espérances, ne surtout pas chercher à te pré-savoir mais t’accueillir multiple inconnue.
Ainsi, m’attendre à tout, que tu me déclares « Que tu adores le blanc ». Aujourd’hui. Que, aujourd’hui, tu adores le blanc.
Prendre l’information tout simplement.
Demain, tu l’apprécieras encore; après-demain, tu préféreras le noir, qui te laissera indifférente le surlendemain et, le jour suivant, tu te découvriras une passion dévorante pour le jaune… Et ainsi… Pas de suite… Sans que cela n’altère notre relation.
Soyons illogiques, ne comprimons rien dans des cases. Surtout pas nous. Pas toi, pas moi, pas plus ce « nous » qui ne demande qu’à vivre au grand air.
Et décloisonner nos envies.
Ainsi, si nous devions un jour, dans un accès de pure évidence, nous dire « Je t’aime », ce vibrant, réciproque, et totalement dédié « Je t’aime » qu’on aspire autant à dire qu’à entendre, si ce moment vient, que nous puissions le vivre entier et seul au Monde.
Le vivre totalement conscients que l’un, l’autre, les deux pourraient à tout moment dire « Je ne t’aime pas » ou « plus ».
Et vivre ce « risque » démesuré comme la plus grande assurance de liberté totale pour notre amour, que celui-ci puisse s’affermir ou s’étioler sans perdre sa pureté originelle.
J’ai envie que nous soyons l’histoire d’un l’instant, celui que nous vivons. Écrire une page à la fois de notre plus belle écriture, goûter le moment pour, finalement, accueillir le suivant pour ce qu’il est, différent et vivace. Toujours.
J’aimerais tant ne jamais te connaître pour toujours te découvrir.
« Les âmes-soeurs finissent par se trouver quand elles savent s’attendre. »
Théophile Gautier – Capitaine Fracasse
Profiter de l’instant offert sans se soucier des couleurs qui s’inviteront après. Ecrit réaliste et positif.
Merci à toi !
pfiou
Pfiou genre « Pfiou ouhlala !! » ou « Pfiou Dis donc ! » ?
pfiou-whaou plutôt : tu vois ?
C’est très Claire !
voilà 🙂
« J’aimerais tant ne jamais te connaître pour toujours te découvrir ». Ta phrase effleure ce joli moment où il ne s’est pas encore retourné, où tout reste encore à inventer. Un instant qui semble durer longtemps (comme un arrêt sur image), alors qu’il est sans doute très court. Un instantané pétri de l’éveil des sentiments…
Comme souvent je trouve ton écriture très visuelle et vivante. 🙂
Merciiiiiiii !!!!