Un souffle.
L’instant infuse la crue réalité.
Le temps est venu.
« Es-tu prêt ?
– L’est-on jamais ?
– Alors, je pose différemment la question. Comment te sens-tu ?
– … Hésitant… J’ai un peu peur…
– …
– … Même si je sais que c’est l’évidence, il y a une part de moi qui souffre à l’idée de devoir passer ce cap.
– Ici, nous sommes dans un endroit privilégié, c’est sûr.
– Si complet et tellement rassurant. Là dehors, qui sait ce qui m’attend ?
– Tu vas voir, l’air roulera sur ta peau…
– Le reste aussi peut être ?…
– Seulement si tu le veux !… Veux-tu que je passe la première ?
– C’est gentil mais nous savons tous deux que…
– … Que je ne viens pas !
– Oui !…
– … Quelque part, je l’ai toujours su… J’aurais tant aimé !
– …
– Promets-moi une chose ? Promets-moi que, dehors, tu seras le même ! Que rien ne te changera !
– Je peux promettre mais j’ai tellement peur de ne pas tenir cette parole… Tu as senti comme moi à quel point elle est parfois agressée, comme elle se protège…
– Et comme elle se renie aussi, c’est vrai !… Mais as-tu remarqué également qu’il l’aime tout autant, même quand elle se replie ou s’enferme ?
– Oui ! Aurai-je cette même force de caractère, pour m’accepter, pour accepter les autres avec autant de clairvoyance ? Ne vais-je pas glisser vers les faux-semblants, me cacher derrière les apparences, me murer derrière d’improbables sécurités ?… Et si j’étais happé par d’odieuses contenances pour plaire, par peur de décevoir, pour qu’on m’aime coûte que coûte ?
– Qui pourrait répondre avant de le vivre ?… Moi, je t’aimerai toujours !
– C’est irréel ! Je n’y suis pas encore que j’en ressens déjà les influences.
– … Que tu crains les influences ! N’oublie pas que je serai à tes côtés. Toujours !
– Oui !… J’aurais tant aimé que tu m’accompagnes…
– Tu doutes tellement de toi ! Tu n’as besoin de personne, pas plus de moi que d’un ou d’une autre…
– Je ne contrôle rien !
– Pourquoi cherches-tu à contrôler ?
– …
– Tu crées le mur que tu as si peur de ne pouvoir enjamber.
– … Rappelle-moi cela souvent s’il te plaît ?
– Dans chaque brise qui te frôlera, dans chaque instant qui illuminera ta vie…
– Merci !
– Tu es demandé, je crois… Tu sens leur impatience à te connaître ?
– Oui… J’y vais ! »
C’est une leçon de courage, me semble-t-il, courage d’affronter les autres, le monde et peut-être soi-même?
Plutôt que de s’affronter, je préférerais « se réconcilier » avec soi-même.
Merci à toi d’avoir laissé un commentaire !
J’adore cet article! Profond et touchant, merci de ce partage :-)!
Bon dimanche à vous!
Merci Mari ! Bonne journée également !
Très belle réflexion sur la nécessité de se dépasser et d’avoir confiance en l’autre pour pouvoir progresser. Merci pour le partage.
Merci Charef de ces mots qui s’accordent si bien à ma pensée ! Bonne journée