Le contrôleur passera 3 fois : une nouvelle enquête de Flanagan-Johnson

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Le soleil capiteux d’un Septembre présomptueux cuisait-retournait chaque centimètre carré de la nuque de Flanagan-Johnson alors qu’il inspectait les lieux d’une nouvelle affaire qui sentait le moche.

Au sol gisait un corps, un deuxième à ses côtés. Plus en avant, ils étaient trois, immobiles, apparemment là depuis des heures. Les peaux était brûlées, comme plongées dans les feux écarlates de l’enfer.

Un chairnier !

Et ainsi, par grappes, ils essaimaient la plage, huilant sans vergogne le sable. P… De B… de M… de vacanciers !

Le Sergent-légiste-caporal en second Hamilton héla Flanagan qui prit le temps de nettoyer la plante de ses pieds avant de remettre les chaussettes puis les espadrilles.

Il revint sur la promenade. Là, à l’ombre de pins paresseux, au pied d’un banc public anonyme, gisait, calciné de moitié, un billet de train abandonné non composté.

On avait évacué un périmètre certain allant de 1 kilomètre à 15 mètres car, dès que les policiers regardaient d’un côté, les badauds situés à l’opposé se rapprochaient pour voir, par curiosité mais aussi et surtout car ils se faisaient grav’ ch… depuis 15 jours à lécher des glaces à l’italienne, à parcourir les marchés de nuit où on vendait des bracelets en caoutchouc et des miroirs en mosaïque et à manger du sandwich pain-de-mie-salami-grain de sable en buvant de l’eau minérale tiède à 6 € la quille de 1,25 litre.

C’est un jeune pré-pubère de cinq ans qui avait trouvé l’objet, le prenant d’une main innocente et surtout idiote puisqu’il avait probablement masqué les empreintes de l’odieux criminel responsable du délit, cela avant que son père ne lui fasse lâcher et ne prévienne le Bureau-des-graves-trucs-advenus, le BGTA, qui fait autorité quand il advient des trucs graves.

Flanagan-Johnson avait été dépêché en urgence, laissant en capitale enquêtes en cours et souple très souple Ingrid.

Il avait pris le train-de-nuit de 15h, avait bifurqué à Boissy-sur-plein par un Wii-bus et, à Flamontein-le-poisseux, il avait loué une Pelle Corsa -une belle avec un godet de 6 car ils n’avaient plus de godet de 9- qu’il avait garé 18 heures plus tard en double-file à 250 mètres de là derrière le cordon de sécurité d’un kilomètre.

La Société-des-engins-de-chemin-de-fer-qui-roulent, la SDEChFQR, par la voix de son administrateur-adjoint-chef, Phil Gastings-Philips, lui avait fait savoir que trouver le coupable était d’une nécessité urgente.

Si on se mettait à incendier du billet non composté, c’était la voie ouverte à la calcination des tickets compostés, publicité que la SDEChFQR ne saurait se permettre.

Flanagan avait donc mains libres pour opérer, 421 millions et 33 cents de budget débloqués et 36 heures hors récup’ et pauses syndicales pour débusquer, arrêter et, en sus, faire payer l’amende forfaitaire de 21,45 € pour non-validation du titre de transport au contrevenant qui avait eu l’outrecuidance de vouloir défier le pouvoir établi.

Hamilton revint, comme il faisait toujours quand il avait du nouveau. Et, pour du nouveau, c’était du sacré nouveau, du nouveau qui flirtait bon le déjà-vu-presque-arrêté.

« Une quoi ? » demanda Flanagan, incrédule en voyant la fourrière embarquer la Pelle Corsa garée en double-file à 245 mètres. Son incrédulité rebascula sur la conversation en cours.

« Une plume de 18cm sur 6 de large ( voir Les boulangeries qui n’aimaient pas…-part 4) !!… Comme je vous dis, juste à gauche du billet calciné ! Pourtant, à cette époque de l’année, les cigognes n’ont pas encore migré !

Oh ! » fit Flanagan « Ce n’est pas une cigogne, croyez-moi, Hamilton, ce n’est pas une cigogne ! »

Flanagan prit son portable : « Ingrid, mon petit ! Venez vite par le train de nuit, vous bifurquez à Boissy-sur-plein en Wii-bus; arrivée à Flamontein-le-poisseux, vous louez autre chose qu’une pelle, un 36 tonnes par exemple, et vous me rejoignez !… Ingrid, il est revenu !… Non ! Pas le clown !… « Il » est revenu !… Oui, lui !… Avec toutes ses plumes !… Portez-moi mes cachets !… Les bleus, pas les rouges !!! Et faites souplement vite, nous n’avons plus que 35 heures et 27 minutes plus récup’ et pauses syndicales !!!! »

La suite de l’enquête

5 réflexions sur “Le contrôleur passera 3 fois : une nouvelle enquête de Flanagan-Johnson

  1. C’est pelle et biens incroyables ! Je me demande où va le monde, à cette allure de rails non amovibles, si en plus les billets non compostés sont détruits avant même leur premier, ou dernier voyage !!!
    18cm sur 6, c’est pas mal pour une plume. C’est du paon, ou pas du paon ? Flanagan a testé son ADN ?
    ça sent le Dodo incendiaire à plein nez cette histoire, je ne veux pas dire….
    Et puis ça sent aussi la piste à suivre de la rentrée 2 mille 16.

  2. C’est plutôt bon signe pour les AEVDD (animaux en voie de disparition) et les ACD (animaux complètement disparus) si on constate la revenue d’un DD (dodo disparu) 😉

  3. Dés les premiers mots on est autour du steack à renifler la nuque cuisante sous un soleil quelque peu culinaire. Quand on flâne à gan, c’est ce qu’il se passe…L’écriture est marrante à souhait, pleine de surprises créatives et on se laisse porter par le style rapide qui nous emmène déjà dans la pelle, la plume et les cachetons multicolores. Je vais de ce pas lire le suivant. :-)Merci

    • Merci à toi Jean-Marie pour cet élogieux commentaire dominical !!! Voilà du qui fait plaisir !!!! Etant un débutant en raccourci émoticon, je tente sans conviction un ;///;;;; mais le coeur y est !! Bonne journée !

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