Une histoire de plumes et palmes / Alinéa 4 of

wapiti

« … 1250 une fois… 1250 deux fois… 1250… Trois fois ! Adjugé ! La peinture originale « Le sphinx-teau en visite aux Enfers » de Gustavo Perudiccinini est attribuée au détective Flanagan-Johnson ! »

L’énoncé de mon nom provoqua un froid dans l’assemblée de truands.

« Impossible de truander en paix ! » se murmura à ma gauche. « Il a pas pris un peu depuis ta dernière incarcération ! » à droite.

Je fis fi et allai récupérer mon dû, je réglais en 3 fois sans frais avec ma carte cafénigo.

« Cela allait faire plaisir à ma femme ! » Je sortis de l’immeuble pour mettre le tableau dans le coffre de ma 203 quand je réalisai, d’un, que je n’étais pas marié, de deux, que j’étais venu en taxi.

Du coup,  je rentrai dans la salle aux enchères et mis en consigne. 4 euros pour un tableau, c’était clairement du vol, ce qui me conforta dans l’idée que j’étais au bon endroit… Enfin ! Au « bon » mauvais endroit.

Et pour le tableau, je l’offrirais à Ingridina pour le 14 Février en pure et souple très souple amitié. Il irait bien au-dessus de sa collection de wapitis en plâtre.

« Wapiti »… A peine eus-je pensé à ce mot que le Viet-Nam me revint… Ces milliers de têtes fonçant à travers la plaine… Un colon avait cru bon de les importer… On en avait perdu un bon peu dans les marécages… Les autres avaient saccagé toutes les rizières… La guerre avait ainsi débuté.

Le commerce, quelle salop… !!!

Bobby revint dans mon esprit… Il prenait le thé en pleine rizière avec ce magnifique service en résine de bambou que je lui avais offert pour nos 10 années de conflit embourbé… Un troupeau restant… Le pas de chance, du Napalm balancé d’avion dans le champ d’à côté, les animaux qui s’effraient pour un peu de gaz… Et Bobby qui n’a pas le temps de finir sa tasse… Piétiné en pleine troisième gorgée.

Un mec costaud genre très costaud se mit devant moi et mes pensées:

« Flanagan, vous n’avez rien à faire ici !

– Ah non ? Et qui es-tu pour m’interdire ?

Jobougon repoussa son sbire : »

« Tout doux ! » lui dit-elle. « Monsieur Flanagan-Johnson est le bienvenu dans nos affaires tout à fait légales ! Très beau, ce tableau que vous avez acquis, monsieur Flanagan !

– Madame Jobougon, je vous croyais en train de fomenter de l’alibi corrompu pour les coupables que vous défendez !

– Vous m’insultez ! Chacun des alibis que j’utilise est garanti 100% conforme par la guilde des conformités d’alibi ! Il en va de ma crédibilité !

– Et le dodo ? Vous pensez  vraiment qu’il va s’en sortir, cette fois-ci ?

Le dodo est aussi innocent qu’un chat ! Et il a un alibi, il n’était pas là au moment de la disparition de ce malheureux post, paix à son écriture !… Franchement, Monsieur Flanagan, je vous sens épuisé, vous devriez prendre des vacances, aller dans un pays exotique comme… Le Viet-Nam est, paraît-il très beau en cette saison ! Le vent d’autan envoie les effluves de Napalm au large et ils font un riz, m’a-t-on dit, merveilleux qu’ils servent dans des services en résine de bambou »

Je ne répondis pas. Jobougon avait clairement gagné cet épisode mais elle n’avait pas gagné la guerre.

Je sortis en trombe, mon tableau sous le bras.

Comble de tout, on m’avait subtilité la 203.

Une pluie fourbe, froide, vile, acide bref vietnamienne accompagna mon trajet à pied jusqu’à mon bureau.

Je devais trouver un moyen de débusquer le dodo afin de clôturer cette affaire avant mes prochains congés… J’irais peut être au Canada.

 

9 réflexions sur “Une histoire de plumes et palmes / Alinéa 4 of

    • Cher Carnets, afin que tu ne te sentes pas dodo-non-grata ici, je dois te préciser qu’une grande partie du blog m’a exprimé l’envie de se désolidariser de l’attitude de Flanagan à l’encontre du Dodo car, faute de preuve, cela vire à de la persécution infondée…

        • Ne le vois pas comme ça, vois plutôt l’opportunité d’être un précurseur dans l’Histoire du grand banditisme en t’auto-dénonçant…
          Cependant, étant l’auto-accusant, il te revient d’apporter la preuve de ta culpabilité !

  1. Superbe tableau qui ira bien je suppose sur le chambranle de la cheminée d’Ingridina au dessus de sa collection de wapitis en plâtre.
    Si je n’ai gagné que le premier chapitre de la guerre de sans temps, Dodo commence tout de même à avoir un alibi béton.
    Que de créativité ! Effet cafénigo ? L’affaire de présomption mérite sa palme. Je note ça dans mon carnet à sbirale pour organiser une remise de prix au prochain festival de Cannes.
    (Le 69e Festival de Cannes se tiendra du 11 au 22 mai 2016).

  2. D’abord c’est pas un manuscrit qui s’est volatilisé comme les vrais dodos, c’est un patuscrit. Bas les tap, le chat. Non, pas les bat. Ah oui, un chapuscrit…

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