Mac-Dodo

Un mac matant d’un hamac l’macadam,

Tique hystérique les mimiques moqueuses

D’un dodu dodo dodelinant à dos d’âne,

Proteste, puritain, la pauvre prestation,

Arguant d’un auguste orgueil agressé.

Dodo déçu du dédaigneux discours

Bondit de baudet, va bavarder

Contrit, contredit critique du crotale.

Débattent, s’emballent; aboulent badauds.

Se scrutent, s’auscultent, s’inculpent,

s’attisent, s’esquivent, s’esquintent,

Bataille, chamaille, entailles.

Couplet criard d’un condé coléreux

Menaçant de masser d’une massue ces museaux

Si ne cessent séant cette scène.

Toisent l’oiseux oiseau osant causer,

Volent violemment sur volante,

Fessent et frictionnent face d’officier,

Labourent lobes, rabotent glotte,

Tambourinent-burinent brigadier.

Flic féconde faconde fout dans ses fouilles,

S’extirpe de ses fripes, rapatrie ses tripes,

Court crainte collée aux crampons,

Agresseurs agrippés comme greffons.

Fuit, feinte, feint, faillit, finit enfoui.

Mains amères l’enserrent et lacèrent

Plumes l’enclument contre bitume.

Souffle soufre tant il souffre.

Malaxé, laminé, mime malaise.

S’entêtent, teignes n’éteignent l’étreinte.

Salutaire sirène civile le sauve.

Posent proie, effroi, pressent pas,

Quittent lieu d’mille lieues au mieux.

Qu’aux oubliettes, obligé, on ne les jette.

11 réflexions sur “Mac-Dodo

  1. J’ai lu à toute vitesse, pourquoi, dis-le moi, Je suivais sans doute le rythme des mots qui riment et s’effritent. J’ai relu pour profiter de l’histoire, puis re-relu pour rire encore et encore. Merci, un samedi heureux commence, pluvieux et venteux, qu’importe.

  2. Analyse sémiologique : on retrouve dans Mac-Do la trace évidente du monde contemporain et de son consumérisme brutal dans la vision affolante de la mal bouffe représentée par une enseigne bien connue mais également l’empreinte du film de Jeunet Mic-Mac à Gogo où le foutoir de la cave symbolise celui d’un mode à la fois chaos (abscisse) et ordre (ordonnée). Se tissent alors la singularité des assonances (notamment les « i » qui marquent le crissement et les « ein » une interrogation existentielle) et des allitérations (avec les « f » pour indiquer le souffle d’une souffrance incalculable). Nous avons donc affaire ici à un poème symbiose symbole systématisant la complexité inhérente au soi dans réel protéiforme. Du grand art.

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