A la recherche du 1er chapitre de « Guerre et Paix » égaré…

Ici débuta l’enquête

Philip Marlowe, trop occupé avec une sombre histoire digne d’un roman de Chandler, avait fait appel à moi pour celle-là, sordide également : un concours ironique qui tourne mal, des résultats apparemment truqués, un dodo soupçonné de pyrogravure… Ou de pyromanie ?… L’un des deux, j’ai pas bien compris ! Cela et le 1er chapitre d’un livre russe disparu qu’il me fallait expressément retrouver.

La Pègre était derrière tout cela, je le sentais.

La pluie fine d’Août humectait mon pardessus comme je tournais l’angle et rentrais dans l’immeuble de mon bureau. Pas d’électricité dans le hall, j’appuyais sur la minuterie mais aucun résultat. Je saisissais d’instinct mon Beretta et commençais à monter marche à marche l’escalier en m’appuyant sur la rambarde pour jeter un regard aux étages supérieurs. Nulle âme qui vive. Je bondissais trois marches par trois jusqu’au quatrième palier, celui de mon bureau.

La porte ouverte, je rentrais l’arme au poing. Bureau en pagaille, papiers à terre, dossiers échoués au sol. Je checkais les angles morts. Rien ! Et nulle trace de ma souple, très souple et sulfureuse secrétaire rousse, Ingridina ! Ingridina qui, sur ces entre-faits apparaissait derrière moi, dans le chambranle de la porte, un seau à la main.

 » On a une fuite d’eau ! Alors j’ai essoré puis j’ai aéré ! Du coup le vent a fait tout s’envoler, Vlammmm !! et la pluie est rentrée donc j’ai encore essoré et puis… Je comprends pas, ça a fait Pcchhhuiiiitttt quand j’ai branché l’aspirateur et… » Ingridina, ma sulfureuse rousse de secrétaire était un peu désordonnée… Mais elle était souple, très souple… Alors.

Je repartis car je sentais qu’il me fallait repartir. Cette pluie, c’était un coup de la pègre, j’en étais convaincu. Je rentrais dans un bar, commandais un scotch et regardais sur mon smart phone ces fameux résultats de concours dit truqués .

Cela sautait aux yeux, c’était évident, j’avais trouvé le fin mot de l’histoire et partais chez celle qui avait fomenté le complot à coup de sablier, de temps découpé, de morceaux de secondes évanouies et de saints perdus à ne savoir à qui se vouer.

Jobougon chercha à nier mais le mobile était là : elle voulait organiser le concours d’Août ! Mordre les mollets, corrompre les votants, jouer du coude n’aurait suffit à garantir la victoire et la concurrence acérée l’avait convaincue de passer un deal avec son adversaire des quartiers Nord Carnetsparesseux, lequel visait la victoire dans le OFF.

Elle connaissait un gars qui connaissait un gars qui connaissait un saint. Ainsi elle ramena un Dodo du fond des temps improbables via ce saint corrompu et des minutes et heures morcelées, disparues qu’elle soudoya sans difficulté afin que le Dodo brûlasse, détruisasse, kidnappasse tous les concurrents susceptibles de barrer la route victorieuse de Carnets et, en contrepartie, lui ferait en sorte qu’elle obtenasse l’organisation du prochain Agenda.

Les deux furent confondus et inculpés pour « Abus de concours » et « Association d’écrivains ».

Le Dodo court toujours, le 1er chapitre reste introuvable même si Carnets, pour alléger sa peine, a accepté d’écrire de mémoire le prologue du fond de sa cellule à la prison de la proscratinitude.

Je pouvais, le devoir accompli, rentrer à mon bureau voir si ma souple, très souple secrétaire avait réussi à sulfureusement nettoyer le bordel occasionné.

 

 

16 réflexions sur “A la recherche du 1er chapitre de « Guerre et Paix » égaré…

  1. Rondement menée, l’enquête !
    Me semble tout de même que sur la première page du chapitre disparu, apparaissait une belle empreinte encrée, incomplète certes, mais où se lisaient aisément la forme de coussinets félins…..sans parler d’une mèche de longs cheveux roux pris dans la couverture….

    • Cette mèche de longs cheveux roux avait-elle quelque chose de sulfureux ?… Après, en ne niant point que ces indices, s’ils existent réellement, pourraient avoir un maigrelet lien avec l’affaire dont nous parlons, l’on peut également s’interroger sur le fait que vous ayez connaissance de telles informations concernant un document apparemment subtilisé par un Dodo de vos connaissances !
      De là à rouvrir l’enquête… Je contacte « Cold case »

  2. Philippe Marlowe soupçonnit mais un peu tard que sa très souple secrétaire n’y était pas pour rien dans l’affaire qui nous occuput. Lili Rush contactée in extenso interrompa son enquête et reprenu tout de go l’affaire depuis le débit.

  3. Oh mais quel cirque ! Tricher éhontément, accuser de faux et usages de faux, et être au centre de toute l’affaire. Nan méh vraiment, rien n’arrête le dernier super héros de Marvel, Catman n’en est pas à sa première affaire, mais je préfère me taire. Et puis cette rousse super sulfura machin chouette, elle est louche non ? Je la soupçonne d’avoir été la taupe de l’enquête.
    Merci Carnets d’avoir su rétablir toute la vérité sur Chandler.
    En attendant je me suis pissée dessus tellement… Je me suis pissée dessus.
    Vous êtes trop bon Marloween ! Trop bon !
    😀 😀

    • Si je comprends bien, les accusés souhaitent échafauder leur défense autour du fameux adage de Coinficus « C’est c’lui qui dit qu’y est ! »… C’est vrai qu’il a évité la potence à de nombreux criminels avant vous !

      • Lorsque vous pendrez a un gibet pour le plaisir de vos corbeaux, alors nous ferons la paix ! BILBON SACQUET, NE ME PRENEZ PAS POUR UN MAGICIEN DE PACOTILLE !!!!!
        😀

    • à tout prendre, mieux vaut un conflit d’intérêt de blogs amis qu’un conflit tout court de blogs ennemis.
      Et sinon, c’est l’occasion rêvée pour une auteure indépendante vienne mettre tout le monde au pas ! Mo ! Mo! Mo ! 🙂

      • Oui mais mes enquêtes ne sont pas données. J’ai plein de faux frais et même de vrais frais!
        Va falloir cracher au bassinet, les Dodo, Patte, Bougon et autres…
        Et d’abord, je ne suis pas une auteure mais une jardinière et j’ai l’habitude de creuser! 😎

        • Justement, le jardinage, c’est comme l’écriture, nno ? on suit les saisons, on sème, on écoute pousser, on taille, on greffe, on éclaircit les rangs, et à un moment, on cueille, on ramasse et selon l’humeur et la récolte, on fait un bouquet, une salade, ou un gratin de pomme de terre, qu’on partage avec les amis.
          (enfin je vois ça comme ça)

          et pour l’enquête, tu préfères être payé en monnaie du pape ?

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