Pour re-participation à l’agenda ironique d’Août toujours magistralement organisé et jusqu’au 31 Août (vu que c’est celui d’Août) par Jobougon ici
Un Prince à la BN
Fut-ce visible dans quelque boule de cristal ou dans les entrailles encore fumantes d’une deuxième chèvre de Mr Seguin qui n’aurait su lui fausser compagnie avant le jour de l’abattoir, nul nécromancien n’avait oser en toucher mot avant que ne se produisit le drame.
Ainsi, capota le conte de Prince et la roturière quand celle-ci trouva les fastes de la cour fort à son goût, perdant au même instant la fragile et pure étincelle qui, en ses yeux à lui, avait scintillé plus encore que Clochette quand elle se badigeonne de poudre… C’est dire !
Prince se résigna tout autant que les scribes qui venaient tout juste de terminer l’enluminure du « R » du « Happily Ever After » clôturant le récit de leurs aventures. C’en était fini de cette histoire.
« Il était une fois… » n’est pas coutume, le conseil des sages du pays merveilleux accéda à la requête divorcifère d’un Prince préférant coûte que coûte quitter conte compromis ne collant plus.
Libéré de son destin pré-mâché, il prit son costume de crapaud et s’en retourna au marais des vérités y guetter la bonne illumination, cette fois-ci. Il en discuta, route faisant, avec son ange-gardien, précisant bien qu’il attendait le bon signe du bon destin. Ne point se fourvoyer deux fois.
Parce qu’il était clair que l’histoire qu’il avait annexée, sous les traits de la dite-demoiselle-ex-roturière-nouvellement-princesse, ne lui appartenait point. Il en était d’ailleurs bien embêté, conscient d’avoir « emprunté » à un autre vaillant cavalier l’objet de ses recherches éperdues. Peut être celui-ci errait-il depuis des mois, cherchant sa dulcinée ?
Quand il avait proposé à la rotu-princesse de revenir avec lui afin d’y rencontrer le bon, elle avait rit, mais pas d’un rire délicieux, plutôt d’un rire moqueur… Comme on ne rit pas d’un Prince, fut-il déchu, elle fut, en guise de punition, changée en merle par Merlan l’enchanteur, cruelle fin.
D’ailleurs, un de ces oiseaux n’arrêtait pas, en piquet, d’essayer de lui embecqueter l’arête crânienne depuis son départ du château.
La rotu-merlette finit par l’abandonner au profit d’un buisson de baies empoisonnées qui la plongèrent dans un sommeil de 100 ans… Re-cruelle fin… Mais bref, j’m’égare !
Prince, revenu au marais, n’y vit trace de nul être vivant, pas d’autre prince énamouré par avance, même pas une grenouille, pas l’ombre d’une larve, pas un amibe… Rien…
Il prit son costume de crapaud, mit une patte, passa l’autre, enfila la troisième et, comme il approchait le bras de la manche encore vide, son regard croisa un regard qu’il connaissait, de l’autre côté du marais.
Marraine sa psy vint à sa rencontre. Il finit de s’habiller et bondit vers elle.
« Que faites-vous encore ici, mon Prince ? N’avez-vous point trouvé vérité à marier ?
– Hélas, hélas ! Je le croyais mais… Il y a eu erreur…
– Ah bon ? Ah zut ! C’est bien la première fois que le marais induit en fourvoiement. »
Notre prince regarda son reflet dans l’eau; voilà qui lui faisait fort belle et sculptée jambe, il était l’exception qui confirmait la règle de rois…
Une larme perla au coin de l’oeil et tomba, tomba, tomba jusqu’à la surface de l’eau, guère plus loin en fait, et, en des ronds s’agrandissant, s’agrandissant, s’agrandissant, toujours à la surface de l’eau, quelle coïncidence, troubla l’image.
Marraine, la psy, qui n’en était pas à une analyse facile lâcha :
« Wah ! T’as vu ? C’est parlant, non ? »
Ainsi donc, là commencerait la vraie quête de Prince, conquérir de lui-même la confiance, renaître à une image bien plus belle pour finalement… Quand vint à passer une jeune saltimbanque qui semblait avoir perdu quelque chose. Elle s’approcha.
» N’avez-vous point vu passer une caravane tirée par des ânes ? J’ai perdu un cirque tout entier ! »
Prince n’en fit ni une ni deux. Au diable les tourments intérieurs et vive les extérieurs ! Cette jeune demoiselle, qui s’avèrerait, plus tard, être une gymnaste incroyablement souple, avait tout à fait l’allure d’une épine à bientôt enlever… Mais bon, elle s’avèrerait vraiment souple dans le laps de temps, alors… Vrai-ment souple, c’en est impressionnant… Bref !
Elle serait son nouveau destin, ainsi le décida-t-il. Il verrait pour l’épine plus tard.
Les regardant partir, Marraine la psy se dit qu’elle n’avait pas fini d’entendre parler de Prince.
Et parce qu’une fois lancé, on va jusqu’au bout de la nuit, ça continue…
Elle est roumaine, la gymnaste ? Qui va réveiller la merlette endormie, on se le demande avec angoisse… Et que vont révéler les ronds dans l’eau des tourments extérieurs ? C’est fouillé tout ça et sans cafouillage… super, je me régale les babines.
Et puis merci pour m’avoir insérée dans les articles aimés : c’est richement flatteur !
Merci à toi ! C’est super important de se régaler les babines, je le fais chaque jour à 9h54 !
Un conte riche en rebondissements ! Un Prince enfant de la balle qui rencontre une princesse nichée dans un roman, (roman niche elle), c’est vraiment trop de la balle !!! 🙂
Je sursois, comme le dirait si bien Carnets, Un Prince sans suite n’aurait pas été un vrai prince, et ce n’est pas prince sans rire que de l’affirmer !
Je mets à jour tout ça dès que j’ai le temps.
Sacrément belle surprise que ce concours là !
Jusqu’où cela va-t-il rebondir ?
joli ! hé bien voilà une drôle d’histoire…. si j’osais un calembour facile, je dirais que c’est les contes de la mère Lette !!
Aucun de tes calembours n’est marqué du sceau de la facilité !
Ouh, la, la, la barre asymétrique est haute à la gymnastique zygomatique, je vois dans mes entrailles de carpe diem ce prince-là poursuivi d’une ribambelle de petits polichinelles dans un tiroir !
La règle de roi : quelque exquise neuvaine ?
Avec une potentielle maman aussi souple -l’ai-je déjà mentionné ?- pas étonnant que les polichinelles arrivent à tous se contorsionner dans un seul tiroir !
ps, quand même prince, LU, BN, j’ai bien failli être chocolat dans ce coup là !-)
Ca fait 3 fois que je le lis et je rigole toujours autant. On verra à la 4ème?
Merci pour ce joli compliment !