Mon chakra, 4ème du nom, « Du Cœur » le bien nommé, s’en allait, du même bon instrument, régulièrement visiter ses 6 amis pour prendre des nouvelles, d’eux, de la p’tite famille, s’enquérant toujours de l’organe dernièrement souffrant sur l’air de « Comment vont les reins ? » ou d’autres « La 3ème vertèbre se rétablit-elle bien ? »…
Passerelle entre eux tous, celui-ci s’était habitué à battre dans le plus grand silence de peur de déranger l’hôte du jour par un excès d’emballement.
Ainsi était-il toujours resté sur un ton savamment monocorde, ne palpitant jamais plus haut que son ventricule.
Il s’en était d’autant oublié, niant jusqu’à son importance, niant son rôle de chef d’orchestre.
Un soir, comme nous méditions de concert, ma main posée sur lui, nous vint cette révélation.
Quid de lui en vérité ???
Cette dite-question nous renvoyant à l’autre.
Quid de moi ?
Compagnons d’aliénation, nous avions lié nos destins dans une ombre commune tout ce temps alors que, faut bien l’admettre, en maillot, lui comme moi en jetons sur la plage face au soleil.
Un seul petit grain de sable avait suffi à nous faire jouer les faux jetons de la vie.
N’en jetons plus, pardonnez-nous comme nous nous sommes pardonnés.
Munis de ce double-auto et mutuel pardon, chakra du Coeur et moi en avons convenu qu’il était temps pour nous de sortir de l’ornière, du talus ou de derrière le p’tit tas de bois dans ou derrière lesquels nous avions cru nécessaire de nous cacher.
Alors, ça ne se fait pas ni d’un coup ni facilement un « sortage de derrière le p’tit tas de bois », ça s’bosse, ça s’réfléchit.
C’était une décision à faire mûrir qui nous engageait, lui à prendre sa place au centre de son corps et moi au centre de mon âme..
Sans compter que son corps est souvent en affaires avec mon âme et vice versa.
Fallait pas s’rater, nous savions qu’une fois ce pas franchi, il nous serait impossible de revenir en arrière. Pas de ça ici !!!
On prend sa vie en main, on en prend la responsabilité pour la Vie.
Voire au-delà mais, là, nous parlons d’au-delà et d’aller là, d’parler de Valhalla, Ohlala, ce serait héler une ola d’hallali sur ma santé mentale et moi.
Ma santé mentale et moi qui allons plutôt bien et qui, sans prétendre à hégémonie, refusons d’être voués aux gémonies.
Faisant fi des doutes, Chakra et moi avons passé le cap… D’espoir, l’état est devenu réalité.
Recentrage et ancrage sont aujourd’hui les deux mamelles de notre Monde.
Nous battons à qui mieux-mieux, et le pavé et le rythme, multi-instrumentistes éveillés et décidés à faire d’ici-là un lieu doux et accueillant.
Symphonie en clé de Soi, en 2-3 temps, 4-5 mouvements bien orchestrés, les notes coulent et s’imbriquent aisément, les gammes s’étoffent et se bonifient et le son de notre p’tite entreprise sent bon la fin de crise.
C’est ce qu’on appelle le Crack (presque) 40 !!!