… Papillons.

La redescente fut aussi douce que le nuage.

Elsa n’en crut presque pas ce qu’elle ressentait. Car elle ne ressentait rien. Ou plutôt un vide.

Oui, c’était bien ça ! Elle ressentait un vide surprenant, au premier abord inquiétant et qui, finalement, en devint agréable.

Oh bien sûr, ce vide n’était pas son seul compagnon de voyage; Alexandre était là. Alexandre et ses sourires, sa main qui tenait la sienne avec tendresse, son pas vif qu’elle suivait sans mal cette fois, trouvant la pente bien plus douce, fut-elle en descente.

L’on sait que les descentes peuvent être piégeuses mais là n’était point le cas.

La douceur qui les avaient enveloppés ce jour, s’étant énamouré de leur touchant amour, avait prolongé le voyage à leur côté jusqu’à aujourd’hui.

Des deux, on ne saurait prétendre qu’ils voletaient; ils semblaient juste autant posés qu’apaisés, se laissant guider par l’évidence des instants partagés.

« A chaque fois que je le quitte, je n’ai aucun chagrin car je sais que je le reverrai. »

Cette phrase prononcée par Alexandre, cette phrase qu’il avait prononcé du fond de son coeur avait comme allégé celui d’Elsa; Ces deux-là prenaient autant plaisir à leurs moments passés côte à côte qu’à ceux où chacun, de son côté, repartait vers sa vie propre.

Ils avaient repris le chemin de leurs bureaux respectifs, redécouvert et réinvesti leurs vies personnelles pas comme si de rien n’était -car leur histoire était- mais sans peur, sans crainte que l’autre fasse un pas de côté…

Elsa sentait qu’elle avait toute la largeur de la voie pour circuler. Il y a tant à voir.

Elle voyait tant de choses depuis ce jour-là; pas de brume, moins de buée, elle aurait même juré avait gagné 1/10ème à chaque oeil… Elle avait pris rendez-vous chez son ophtalmologiste pour en avoir le coeur net.

Juste pour qu’on lui confirme, que la science corrobore l’intuition car, elle le savait au fond d’elle-même, elle en avait le coeur net.

Net et nettoyé des tempêtes d’avant ! Le vide s’était fait et elle l’avait rempli de plus nobles et délicates pensées.

Alexandre était une de ces nobles et délicates pensées, pas la seule mais pas la moindre.

Elle se revoyait descendant le sentier à son bras, virant Blanche-Neige à siffloter avec les oiseaux, caressant des doigts l’herbe longue et folle qui jalonnait leur route. Elle n’avait pas réussi à passer le cap de toucher un écureuil, elle était passé à ça mais… Bon, elle saurait être patiente, il fallait gagner leur confiance, montrer patte blanche… Et puis les saisir prestement !!! Elle craignait de ne jamais être prête à cela.

Et c’était bien là sa seule crainte.

Elle sourit à cette pensée. Elle souriait bien plus souvent, bien plus sans raison, juste pour l’émotion. Et cette émotion faisait boule de neige.

Sans que cela puisse vous surprendre, vous qui pratiquez l’exercice avec assiduité, cet état était le meilleur des sésames, le sourire appelait les sourires. Les siens et ceux des autres.

La voie était large et éclairée, elle le devait à cette rencontre.

Et, comme elle rentrait ce soir-là pour se préparer en catastrophe car Alexandre venait la chercher dans… Une demi-heure !!!!!… Elle prit quand même le temps de regarder son chez-soi, ses habitudes, ses objets, l’atmosphère de son appartement, ce reflet d’elle et elle en convint.

Elle était sa plus belle rencontre, elle était son plus bel amour.

Elle s’aimait. Enfin. Belle et douce déclaration.

Les gens, la joie, le partage, les belles émotions étaient son supplément chantilly.

Et Alexandre.

Alexandre était, elle le lui répétait avec la plus grande des gourmandises, la plus jolie cerise qu’il lui ait été donné de goûter.

Juste ce qu’il faut : doux, sucré, délicieux.

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