Salade de pâtes

J’eus été Archi-duc d’un Pays d’Europe centrale que ce « crime » se serait fini en conflit armé.

Vous me savez chantre du ¨Pacifisme » et réincarnation humaine de la colombe blanche. Oui mais, parfois, même les presque 2 mètres d’Amour universel que je suis ne peuvent s’empêcher de virer à l’aigre.

J’avais sorti mon plus beau moi-même pour répondre comme il se doit, c’est à dire bien, à cette invitation sympathique chez des amis.

On m’avait promis joie de vivre, plaisirs, sourires et amusement, aussi étais-je allé là-bas d’un pas confiant et serein.

Même le surimi de l’apéritif n’avait su altérer ma bonne humeur qui tendait vers de la jovialité de bon aloi, le tout non feint et même empreint d’une certaine évidence.

Nous passions à table, je sortais une réplique désopilante qui mettait un point final parfait à cette première partie de soirée réussie, ma remarque faisait rire et sur-sourire les convives qui se disaient « Ce Georges, c’est quelqu’un !!! »

Et, en effet, je suis quelqu’un !!!!! Un être humain quoi !!! Et un être humain, cela se respecte !!!

Enfin, ça se ménage, on prend des gants, on le prépare au choc…

Salade de pâtes… Que faire ???… Oui, que faire à part se servir…

Ce pauvre amidon froid qui ne comprend pas lui-même, qui se sait le futur inquisiteur du système digestif, brûlant, molestant, irritant, mettant au supplice le moindre centimètre d’intestin grêle… Même le plus respectable de ces centimètres.

Vous savez, moi, je ne compte pas !!! Ni l’amour que je distribue ni le désamour que j’octroie.

Et me voilà aujourd’hui, servi du plus indigeste des sermons d’hypocrite.

Voilà ce que je dois, en l’instant recroquevillé autant que possible m’est offert dans mon fauteuil, subir de sa part.

Julien, ami avéré de son état, fâché-pas-content, m’exprime en des mots crus que « l’inacceptable et honteuse attitude dont j’ai fait preuve lors dudit repas regroupant la crème de la crème de mes amitiés les plus sincères faites et entretenues en ce Monde » est un outrage magistral aux liens profonds bla-bla-bla qui nous unissent… « Ou unissaient » tendrais-je à corriger…

Remettons les choses en ordre : je suis recroquevillé non pas par honte mais par cocooning; mes oreilles prêtent de furtives attentions à son monologue lénifiant et mon esprit calcule déjà comment me faire de nouveaux amis.

J’entrevois Facebook, je subodore « Trouve-ta-cougar », j’appréhende la Fête du voisinage…

Je ne rejette rien, ces gens furent en effet parmi ceux qui comptèrent vraiment pour moi, leurs valeurs sont belles, leurs gestes à mon égard avaient, jusqu’à ce soir-là, été toujours empreints de l’empathie la plus totale.

Mais bon, peut-on pardonner ???

Oui, on peut. Vous pourriez, vous peut être ??? Moi, franchement… Je n’hésite pas l’ombre d’une seconde quand je dis « Non ».

Une salade de pâtes… Imaginez le profil du méfait.

Du prévu-pour-chaud qui se sert froid, du « à-la-limite-tiède » qui s’offre quasiment glacé, convolant en injustes noces et contre son gré avec du coeur de palmier et quelques morceaux de jambon jetés là pour faire diversion… La sauce blanche -sûrement cette traître de mayonnaise- laisse entrevoir le mariage en blanc basique : pas fait pour durer, totalement abscons… Oui, abscons…

Abscons comme ces relations que j’entretenais avec ces gens aux goûts m’apparaissant soudainement douteux, malsains… Arghhh…

Je me suis brossé les dents 3 fois d’affilée juste pour enlever l’idée que, dans un moment de faiblesse, j’eusse pu, de mes lèvres, approcher une fourchette armée de cette bien triste pitance…

J’ai craqué.

La torture a ses limites. J’ai conventionné-de-Genève, j’ai déclaré-universellement, rien n’y a fait… Ils n’ont pas compris.

Pardonnez-leur, ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient.

Pour preuve, ils se sont auto-bourreaux-tés, enfournant des kilos de cet atroce concept culinaire…

Est-ce de les savoir corrompus à jamais ??? Jamais, jamais je ne pourrai les regarder comme avant…

J’avais foi… Mais ça, c’était avant…

Une réflexion sur “Salade de pâtes

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