… je vais vous dire « Vous me suivez n’est-ce pas ??? » et vous me répondrez sans pouvoir l’écrire : « Les yeux fermés, confiant et plein d’espoir ».
Le savoir par avance m’offre une grande liberté de ton, c’est un privilège pour un « auteur » de se savoir compris, apprécié, écouté, perçu, ressenti tout cela avant l’heure…Ou plutôt ici avant la minute.
A travailler dans l’urgence, on se donne la possibilité de censurer notre auto-censure en ne lui offrant pas prise sur nous et sur notre esprit qui va, s’éprend de tel sujet, de telle envie d’en parler, de telle opinion qui lui tient à coeur.
Un grand pré vert d’inspiration nous appelle à aller rouler dans l’herbe qu’il s’est ingénié à faire pousser du plus verdoyant qui soit, espérant ainsi nous offrir l’idyllique lieu où nous installer afin que notre oeuvre soit.
Et là, elle peut devenir afin d’être.
Le temps s’ arrête, nos idées cavalent à tombeaux et neurones ouverts, la plume volette sur le papier lequel se revoit morceau d’arbre de retour à la source, à ses origines et ne rêve que de donner son p’tit plus en un tel moment.
L’oiseau qui chante veut en être, la paquerette qui s’épanouit souhaite y voir éclore sa beauté pure, l’ortie rêve d’y trouver une noble place, la ronce d’y apporter son âme d’écorchée.
Chacun veut être muse ou phare pour cet étranger perdu venu retrouver ici sa vérité.
Et tous de chanter au vent leur plus belle complainte pour attirer l’oeil, l’oreille, la main afin qu’il s’éprennent d’eux et leur disent :
« Vous me suivez n’est-ce pas ??? »
Un frisson dans la prairie semblant dire :
« Les yeux fermés, confiant et plein d’espoir »